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L’attentat du poste « Drakkar » au Liban, 23 octobre 1983
À partir du mois de septembre 1982, la France participe à la résolution onusienne consistant en l’envoi de troupes d’interposition à Beyrouth au sein de la Force
multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB).
Entre
septembre
1982
et
avril
1984,
cinq
détachements
français,
appelés
«
Diodon
»
(I
à
V),
se
relèvent
ainsi
dans
la
capitale
libanaise
afin
de
restaurer
l’autorité
du
gouvernement.
Accompagnées
de
trois
détachements,
américain,
italien
et
britannique,
les
forces
françaises,
dont
le
quartier
général
est
établi
à
la
Résidence
des
Pins,
ancienne
résidence
de
l’ambassadeur
de
France
au
Liban,
ont
pour
mission
la
protection
de
la
population
civile
et
l’instruction
de
l’armée
régulière libanaise.
Depuis
le
début
de
la
guerre
civile
au
Liban,
la
population
demeure
la
première
victime
comptant
des
milliers
de
morts
et
de
blessés,
mais
à
partir
de
l’été
1983,
les
troupes
de
la
FMSB
deviennent
une
cible
de
choix
pour
les
milices
armées
du
centre
de
la
ville.
En
effet,
alors
que,
de
septembre
1982
à
juin
1983,
un
seul
parachutiste
français
décède
en
opération
à
Beyrouth,
entre
le
22
juin
et
le
23
octobre
1983,
seize
militaires
français
sont
tués
lors
d’opérations
de
déminage
ou par des tirs isolés de factions armées.
Le
bilan
s’alourdit
le
matin
du
23
octobre
1983,
jour
marquant
l’un
des
plus
graves
traumatismes
chez
les
parachutistes
français
depuis
la
guerre
d’Algérie.
Tandis
qu’à
l’aéroport
de
Beyrouth,
QG
de
l’US
Marine
Corps,
un
attentat
tue
deux
cent
quarante-et-un
soldats
américains,
sept
minutes
plus
tard,
à
Jnah,
quartier
du
sud-ouest
de
Beyrouth,
une
camionnette
chargée
d’explosifs
fonce
sur
une
des
façades
du
poste
«
Drakkar
»
où
sont
installés
plus
de
soixante-dix
parachutistes
des
1er
et
9e
RCP
(régiment
de
chasseurs
parachutistes).
Ensevelis
sous
les
décombres
de
l’immeuble
de
neuf
étages,
cinquante-huit
parachutistes trouvent la mort tandis que quinze sont sauvés par leurs camarades, extirpés des gravats.
Durant
trois
jours
et
trois
nuits,
autour
du
poste
«
Drakkar
»,
le
détachement
français
commandé
par
le
général
Cann
met
tout
en
œuvre
pour
déblayer
la
zone
et
retrouver
des
survivants.
Les
dépouilles
et
les
plaques
d’identité
de
chacune
des
victimes
sont
retrouvées
et
prises
en
charge
par
la
prévôté
qui
s’assure
de
l’identification et de la mise en bière des corps.
Après
une
cérémonie
de
levée
des
corps
à
la
Résidence
des
Pins,
en
présence
de
l’ambassadeur
de
France
à
Beyrouth,
monsieur
Wibaux,
et
de
tous
les
chefs
de
corps,
les
cercueils
sont
envoyés
en
France
pour
une
cérémonie
d’hommage
national
aux
Invalides,
présidée
par
le
président
de
la
République,
François
Mitterrand, en présence de l’ensemble du gouvernement, le 2 novembre 1983, avant d’être confiés aux familles.
Le
23
octobre
1983
marque
un
tournant
dans
le
rôle
des
détachements
internationaux
de
la
FMSB
de
plus
en
plus
pris
pour
cible
directe
à
Beyrouth.
Incapables
d’agir
davantage,
les
forces
de
l’ONU
quittent
la
capitale
libanaise
en
avril
1984
et
sont
remplacées
par
un
détachement
d’observateurs
(DETOBS),
appelés « casques blancs ».
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