© 2016 Monsieur Légionnaire
8 Janvier 1961
Un
événement
tout
à
fait
extraordinaire
venait
de
se
dérouler
au
1
er
REP.
Pour
la
première
fois
depuis
le
début
des
guerres
d’Indochine
et
d’Algérie,
des
officiers
de
cette
prestigieuse
unité
refusaient
de
partir
en
opération.
Ils
se
mettaient
en
grève
!
Unanimement
hostiles
à
la
politique
algérienne
du
général
de
Gaulle,
ils
n’acceptaient
plus
de
voir
mourir
leurs
légionnaires
alors
que
l’indépendance
de
l’Algérie
semblait
inéluctable.
A
quoi
pouvaient
désormais
rimer
ces
opérations
incessantes
et
meurtrières
à
l’heure
où
le
chef
de
l’état
clamait
qu’il
voulait
en
finir
à
n’importe
quel
prix
avec
le
«
boulet
algérien
».
L’absurdité
dépassait
les
bornes.
Ils
avaient
donc
décidé
de
faire
la
«
grève de la mort ».
Un vent de panique souffla à tous les échelons de la hiérarchie. Quoi ! La « grève de la mort » ? Impensable pour des hommes qui étaient
« soldats pour mourir »!
Une
pluie
de
sanctions
s’abattit
sur
les
révoltés
qui
furent
mis
aux
arrêts
et
mutés
immédiatement
en
Métropole.
L’un
d’eux,
le
Lieutenant
Roger
Degueldre
fut
affecté
au
4
ème
régiment
étranger
d’infanterie
mais
il
refusa
de
rejoindre
son
nouveau
corps.
Le
25
janvier
1961,
il
entra dans la clandestinité. Les dés de son destin étaient jetés. Une légende naissait…
A
Zéralda,
fief
du
1
er
REP,
le
cœur
n’y
était
plus
et
les
questions
que
posaient
les
cadres
rescapés
de
la
purge
n’obtenaient
aucune
réponse
de
la
hiérarchie
:
le
drapeau
du
FLN
va-t-il
flotter
sur
Alger
?
Après
avoir
été
vaincu
sur
le
terrain,
le
FLN
y
sortira-t-il
vainqueur
?
Que
vont
devenir
les
Européens
?
Et
les
Musulmans
ralliés
au
drapeau
français,
eux
qui
ont
cru
aux
promesses
de
l’armée
?
Après
l’Indochine,
l’Algérie…
L’armée
sera-t-elle
donc
éternellement
vaincue, éternellement parjure ?
Et
de
mains
en
mains
l’on
se
passait
une
lettre.
C’était
une
missive
vieille
de
2000
ans.
Le
texte,
rapporté
par
Suétone,
était
de
Marcus
Flavinius,
centurion
à
la
2
ème
cohorte
de
la
légion
Augusta.
Destiné
à
son
cousin
Tertullus,
il
avait
été
écrit
en
Numidie,
ainsi
que
s’appelait
l’Algérie
à
l’époque
romaine
:
«
Si
nous
devions laisser nos os blanchis en vain sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »
La
colère
des
légions
!
Elle
se
concrétisera
le
22
avril
1961
avec
le
soulèvement
des
plus
belles
unités
de
légion
et
de
parachutistes…
et
se
termina
par
la
dissolution du 1
er
REP.
La révolte du 1
er
régiment étranger de parachutistes
Source: José Castano « Les Seigneurs de la guerre »